Faites connaissance avec le skieur Maximilien Seeger
La période des fêtes ne rimera pas forcément avec repos pour les athlètes du Paralympic Team Belgium. Le weekend dernier marquait en effet le début de la saison de ski et de la route vers Milano-Cortina pour les athlètes belges.
Afin de comprendre les coulisses de leur préparation, il y a quelques jours nous avons eu le plaisir d’échanger avec Maximilien Seeger, para skieur alpin, juste avant sa première compétition. Le skieur qui concourt dans la catégorie de déficients visuels (AS3) aux côtés de son guide, nous a partagé ses ressentis sportifs, sur l’équipe et ses ambitions sportives.
- La saison commence officiellement ce weekend avec une première manche du circuit FIS en Autriche, à l’approche de celle-ci, comment te sens-tu et comment s’est passé l’entraînement ?
On se sent plutôt bien ! C’est vrai qu’avec mon guide, Jérémy nous avons commencé les compétitions seulement récemment, en janvier 2023, on est donc assez « nouveaux » dans le circuit malgré nos 33 ans d’âge (rires). Comme nous avons tous les deux des âmes de compétiteurs, on s’est rapidement pris au jeu. Là, on revient de deux stages de quatre jours en Suisse pour justement se remettre à flot pour cette compétition qui arrive.
Concernant la préparation, on va dire qu’elle est un peu différente par rapport à celle de nos concurrents. Beaucoup d’athlètes à notre niveau peuvent consacrer beaucoup plus de temps sur les pistes. Avec nos jobs à temps plein et nos vies de familles respectives, on passe en moyenne 5 fois moins de temps qu’eux en montagne (environ 40 jours contre près de 200 pour eux), alors forcément la préparation est différente, d’autant plus que ça nécessite des déplacements, comme on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de relief dans notre pays (rires). Pour autant, on arrive quand même tout au long de l’année à avoir une préparation physique hors des pistes, auprès des kinés, etc.
La compétition de ce week-end, c’est la première de la saison, elle est plus importante en termes de taux de participation qu’en termes de niveau, car elle sert aussi à classifier ou re-classifier les athlètes. Elle représente aussi pour moi une grande source de motivation, car il n’y a plus eu de compétitions depuis le mois de mai.
- Vous êtes plusieurs skieurs à représenter la Belgique cette saison. Bien qu’il s’agisse de disciplines individuelles, arrives-tu à ressentir un certain esprit d’équipe et de sentiment de collectif ?
Auparavant, j’ai fait beaucoup de sports collectifs, alors c’est sûr que ce n’est pas comparable avec le ski alpin qui est un sport individuel. On a tous un but commun (la sélection pour Milano-Cortina), des objectifs similaires, mais qui restent individuels. Le collectif, on le ressent surtout hors des pistes dans notre soutien et entraide les uns aux autres, que ce soit pour aider à porter des équipements ou à gérer le stress et les sensibilités de chacun. On se partage aussi les coûts pour se rendre sur les compétitions et ce n’est pas négligeable. Tout cela joue beaucoup sur le mental, donc c’est plutôt agréable de partager cela avec les autres.
- Au lancement de la saison, quelles sont tes ambitions ?
Si on m’avait posé cette question en janvier 2023 quand nous avons commencé les compétitions, j’aurais répondu que l’objectif était une sélection pour Milano Cortina. Maintenant, au fur et à mesure de la préparation et des compétitions, cet objectif-là nous paraît à tous les deux de plus en plus implicite, même si les points restent à faire.
Là, on vise de se rapprocher le plus possible du top 5 sur l’ensemble de la saison. Pour cela, il faudra qu’on soit stratégique sur le choix des disciplines et des compétitions. Par exemple, même si la vitesse est notre discipline de prédilection, ce n’est pas forcément celle ou nous faisons les meilleurs résultats (rires).
Avec mon guide, nos objectifs sont assez évolutifs au fur et à mesure des compétitions pour faire en sorte qu’ils nous motivent toujours. Finalement, on n’en a pas un seul, mais plein de sous-objectifs que ce soit niveau chrono ou organisation. Le ski est une discipline assez difficile, au quotidien, cela représente beaucoup de sacrifices et un mauvais réglage ou une chute peuvent tout changer.
Sur le plan plus personnel, notre objectif est aussi de faire passer un message : le sport, que vous soyez plus ou moins valide, est un réel moteur pour mettre un cadre ou un rythme dans votre vie et il apporte énormément de valeurs essentielles. Si on veut quelque chose, il faut arrêter de se trouver des excuses et se « bouger un peu les fesses », les seules limites sont vraiment celles que nous nous fixons nous-même.
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Ce weekend marquait le début des compétitions pour les skieurs belges. Avec une satisfaisante 4ème place décrochée à l’issue du slalom, Maximilien et son guide sont prêts pour le reste de la saison !
Les skieurs belges seront également en action en Autriche le du 7 au 13 décembre avant de continuer sur les montagnes françaises pour les FIS Para Alpine World Cup du 16 au 17 décembre à Tignes, puis du 19 au 20 décembre à Courchevel. Après une trêve le temps des fêtes, l’équipe belge sera de retour sur les pistes pour préparer l’objectif principal de la saison : les Championnats du monde de para ski alpin qui se tiendront à Maribor du 4 au 11 février 2025.